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She wore blue velvet
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11 juillet 2013

Rires, émotions et fraîcheur, une semaine dans les salles obscures

Bonjour tout le monde :)

Comme je vous le disais dans quelques récents billets, j'ai passé pas mal de temps dans les salles obscures en ce début de mois de juillet : après plusieurs semaines de frustration, entre manque de temps et de propositions alléchantes (même si, j'insiste, Blackbird ainsi que les deux volets de Shokuzai sont à voir !), c'est vraiment agréable de pouvoir se rendre au cinéma quasiment quotidiennement et, SURTOUT, d'en ressortir comblée.

Aussi, j'ai bien envie de revenir sur les films vus en cette première semaine de juillet, des petites chroniques de quelques lignes seulement, à renouveler les semaines suivantes qui s'annoncent tout aussi sympathiques.

La reprise qui claque : Quadrophenia, de Franc Roddam

Quadrophenia

Film britannique de 1979, inspiré par le concept-album des Who, Quadrophenia se situe à mi-chemin entre This is England, de Shane Meadows -récit d'apprentissage et largement autobiographique, mettant en scène le mouvement skin dans l'Angleterre des 80's- et Good Morning England, de Richard Curtis, Angleterre des 60's, explosion rock et radio-pirate au programme. Autrement dit, Quadrophenia est un film super sapé-looké, doté d'une bande-son qui arrache tout ! Ce film, qui m'a vivement impressionnée, met en scène les affrontement entre les Mods et les rockers, frères ennemis, autour de la ville de Brighton, en 1964. Film sous amphét' (les petites pastilles bleues se refourguent comme des petits pains), assez survolté dans son genre, Quadrophenia sait également se faire touchant, à travers le personnage de Jimmy, dont on suit de près les errances et péripéties. Celui-ci se montre tour à tour révolté, tendre et romantique, perdu, désespéré, puis renaissant, dans une scène finale de toute beauté qui, à elle seule, vaut le déplacement. Cette scène, tout particulièrement, mais aussi la présence de Sting, éblouissant (graooouuu ^^).

Des rêves dansants, en couleur ou en noir et blanc : Cinq danses, d'Alan Brown et Francès Ha, de Noah Baumbach

5 danses

Le premier, issu d'une collaboration entre le réalisateur et le chorégraphe Jonah Bokaer, nous invite à marcher dans les pas de Chip, jeune et talentueux danseur de dix-huit ans, qui débarque à New-York sans un dollar en poche pour intégrer une compagnie de danse moderne, composée de quatre autres personnalités. Relations familiales et liens du coeur sont les principaux sujets de ce film aussi bref que réussi, qui ne s'embarrasse d'aucune fioriture et offre une très belle réflexion sur la danse, la discipline et les sacrifices qu'elle impose. Entrecoupé par cinq chorégraphies, le récit est à leur image, fluide et solide, en somme, assez impressionnant pour une si petite chose pleine d'humilité. Les personnages sont, dans un premier temps, esquissés mais on s'aperçoit -étrangement- que le peu que nous savons d'eux suffit à nous les rendre attachants et intéressants : nul besoin d'en faire trop lorsque la précision et la simplicité s'en mêlent, sur un grand écran comme dans un studio de danse.

FH1

Quel bonheur de retrouver la pétillante et nonchalante Greta Gerwig, repérée dans le précédent long-métrage du réalisateur, Greenberg, puis admirée dans Damsels in Distress et chez Woody Allen, à Rome, with love (actrice à suivre, assurément) ! Elle campe ici Francès, danseuse de vingt-sept ans, en attente de titularisation et jeune femme quelque peu excentrique, qui se retrouve du jour au lendemain sans mec et sans appart'. C'est qu'elle est très attachée à sa colloc', Sophie, son âme soeur, sa Best Friend Forever, et préfère envoyer son mec bouler plutôt que de s'installer avec lui. Malheureusement, Sophie n'a pas les mêmes scrupules, et lorsqu'elle tombe sous le charme d'un prétendant, elle n'hésite pas à couper le cordon qui l'unit à son amie de toujours. On suit alors Francès d'adresse en adresse, chez des potes, de nouveaux collocataires, ses parents et même Paris, où elle fait une escapade de deux jours, sur un coup de tête. Francès trébuche, enchaîne les galères mais garde toujours en elle un fond d'espoir et une énergie communicative. Si les échecs semblent s'accumuler de manière assez désespérée, on se rend compte que cette disloquation totale d'une existence est sans doute le prix à payer pour s'en reconstruire une toute nouvelle, une vie d'adulte, en somme. Francès sort alors du cocon de l'enfance, nourrie et boostée par sa passion et sa joie de vivre. Drôle, tendre, très dynamique, bavard le film -à l'instar de son héroïne- m'a paru très inspirant (question d'âge et de circonstances, sans doute) et surtout inspiré : une grande bouffée d'air frais bienvenue en ces jours chauds-chauds-chauds.

Famille, amis, country : Ma meilleure amie, sa soeur et moi ou la très bonne surprise de la semaine.

ma meilleure amie

Après le très sympathique Humpday, Lynn Shelton signe une comédie bucolique qui brille par son casting et ses dialogues. Les comédiens (Emily Blunt en tête) sont, en effet, le bel atout de cette romance campagnarde qui m'a tout d'abord séduite par son décor, un chalet familial, bicoque (de luxe) perdue dans les bois et propice à la reconstruction des âmes et coeurs brisés. Les paysages sont magnifiques et la douceur d'y vivre est palpable, les couleurs et la lumière automnales séduisantes, tout comme les tenues-doudou des personnages féminins semblent douillettes à souhait (minute pintade ^^). Deuil, rupture, homosexualité et désir d'enfant sont les thèmes complexes que parvient à aborder sans pathos ce bien lumineux marivaudage qui m'a laissée tout émue et souriante devant ces trois destins rafistolés, enfin prêts à prendre leur envol.

La comédie française de la semaine : une bonne poilade inattendue !

reines

Même s'il m'arrive de me laisser tenter par quelque comédie (dernièrement, Les Gamins), je ne suis pas une très bonne cliente du genre, parent pauvre du cinéma français (constat qui tend à s'universaliser puisque rire au cinéma me semble de plus en plus rare). Pourquoi, par un beau dimanche ensoleillé, s'enfermer dans une petite salle sombre alors même qu'on se prélasse au soleil, à la terrasse d'un bristroquet, devant une eau pétillante plus très fraîche ? Et bien un casting alléchant, mes Chers, peut faire faire ce genre de folie ! Les noms de Nathalie Baye et de Corinne Masiero (décidément, excellente) m'ont attirée comme l'odeur du bon pain frais ! Et je ne regrette pas d'avoir cédé à mon caprice et remisé mes préjugés au placard car j'ai passé un moment bien au-delà de mes attentes : en clair, j'ai ri comme un baleineau du début à la fin, lorsque je ne poussais pas des petits "oooohhhh" tout émotionnés pendant les quelques scènes-guimauves de rigueur (pour info : les Reines du Ring sont quatre caissières qui s'improvisent catcheuses par solidarité pour leur amie Rose (Marilou Berry, tout à fait charmante et convaincante) qui, tout juste sortie de prison, souhaite reconquérir l'estime et l'amour de son fiston, fana de catch). Les actrices sont d'une drôlerie tout sauf lourdingue (féminine ?!) et d'un charme désarmant : tendresse et humour sont parfaitement dosés dans cette comédie sociale sans prétention mais pas sans envergure. (Retournez-vous dans votre tombe, intello coincés du bulbe ^^).

Autre genre, autres émotions mais surtout autre belle surprise 

POUR+UNE+FEMME+PHOTO3

 

J'hésitais à voir ce film, tentée par le sujet mais craintive devant la possibilité d'un film un peu trop narcissique et superficiel. Je remercie donc Summerday dont la jolie chronique a réussi à me convaincre. Autobiographique, Pour une femme, de Diane Kurys, se présente comme une enquête -menée par l'avatar de la réalisatrice, Sylvie Testud- sur le passé de ses parents, dans une France en reconstruction, au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Non sans défauts ni maladresses, et malgré une trame assez convenue fondée sur le flashback, Pour une femme a su me toucher par sa sincérité. La reconstitution de cette France des années 50 ainsi que le talent des comédiens aident considérablement à se laisser transporter au coeur de cette histoire d'amour trouble. J'ai été subjuguée (oui, oui) par Mélanie Thierry, une femme sublime : la forme de son visage, la générosité de ses lèvres, l'éclat de son teint, la pureté de son rire et son regard tellement franc, tout est parfait chez cette actrice que j'espère revoir au plus vite dans un film à la hauteur de son talent (pour l'avoir vu au théâtre plusieurs fois, dans Le Vieux juif blonde puis Baby Doll, je suis plus que convaincue qu'elle mérite toute l'attention de nos meilleurs réalisateurs et metteurs en scène). Un film sur la famille et ses secrets mais aussi sur l'amour et la relation parents-enfants qui, dans la lignée d'Un Secret, parvient à émouvoir avec grâce.

Plus j'y pense...

before-midnight

Plus je suis déçue, non pas par Before Midnight, mais plutôt de l'avoir vu. Après avoir découvert tout dernièrement, grâce à ma Chère Shelbylee Before Sunrise (que j'ai beaucoup aimé) et Before Sunset (que j'ai a-do-ré), j'étais aussi impatiente que craintive à l'idée de voir le troisième volet de cette trilogie mettant en scène le couple formé par Jesse et Céline, l'Américain et la Frenchy, rencontrés dans un train viennois en 1995 et suivis dans les rues parisiennes neuf ans plus tard. Nous les retrouvons dans une île grecque, à la fin de l'été, toujours en couple (ba oui, y'a plus de surprise ma bonne dame), et parents de deux têtes blondes. Si nous retrouvons quelques-uns des ingrédients qui font le charme des deux films précédents (une belle énergie, des dialogues riches, un charme certain, lié au profond attachement qui nous lie à ces deux êtres qui se complètent si bien), le temps des reproches et des engueulades gâtent ces retrouvailles qui virent au réglement de compte entre quadra désenchantés. Céline m'a paru insupportable en ménagère désespérée, moins féministe que geignarde. Les conversations menées à bâtons rompus par le couple, si elles sont toujours aussi riches, sont amères et surtout ont perdu de leur originalité, fondée sur des clichés. Je ne sais pas si la romantique en moi est plus déçue que la spectatrice ; quoi qu'il en soit, je préfère garder en mémoire la magnifique scène finale de Before Sunset, dans l'appartement -si joliment décoré- de Céline, nid douillet idéal pour deux âmes soeurs.

Voilà mes Chers ! J'espère vous avoir donné quelques idées pour une prochaine sortie-ciné ou soirée-DVD @home !

Cette semaine, j'attendais avec impatience la rétrospectrive Jerry Lewis mais, malheureusement, les films sont projetés dans une seule salle et je ne suis pas certaine de pouvoir m'y rendre. Je me rattraperai avec la re-sortie de Plein Soleil, adaptation de Talented Mr Ripley, sortie en 1960, avec le bel Alain Delon. Côté nouveautés, je vais me laisser tenter par Le Grand méchant loup, version française des Trois petits cochons, film québécois que j'avais beaucoup aimé ! Egalement à voir, Le Quatuor, pour ses acteurs, et en rattrapage, Le Congrès, pour Robin Wright -divine- et le concept du film qui m'intrigue.

Avez-vous déjà vu ou prévu de voir l'un de ces films ?

Je vous souhaite à tous une très belle journée, soleil et sourires au programme :)

 

 

 

 

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Commentaires
P
Un des bons côtés d'être déjà rentrée de vacances : pouvoir retrouver les salles obscures :) Dès ce soir nous allons voir "Before Midnight", mais je m'attends à ne pas être aussi séduite que par les deux autres alors !<br /> <br /> Quant aux autres films, je doute qu'ils passent encore mais je vais guetter tout de même !<br /> <br /> Gros bisous rafraîchissant ma belle !
S
Du coup j'hésite à aller voir BM, puisque toi comme Summerday avez été déçues. Gros dilemme... Je vais peut être me rabattre sur Les reines du ring alors ^^
S
J'ai très envie de voir Hijacking sorti cette semaine. En plus de Frances Ha. Rien d'autre ne m'emballe vraiment. Pour mercredi j'ai repéré la sortie de Chez nous c'est trois, avec Noémie Lvovsky.ainsi que le film italien Une journée à Rome. Mais je manque vraiment de temps pour aller au cinéma!
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