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16 octobre 2013

Coraline, de Henry Selick -en images et... en chiffres !-

coraline_ver2

 Hello tout le monde !

Comme promis, je reviens avec un petit (non, en fait, très long !) billet à propos de l'héroïne gaimanienne, Coraline, mais cette fois-ci dans sa version filmesque, signée Henry Selick.

Comme mercredi a sonné et que c'est le jour des enfants, nous pouvons bien nous accorder un petit plaisir régressif, n'est-ce pas ?! Passer l'après-midi devant un dessin-animé ! Ohlalala ! Comme cela me plairait... Pas vous ? Depuis quelques jours, j'ai très envie de revoir Raiponce et Rebelle ! Mais Coraline m'irait très bien aussi (que des p'tites nanas, remarquez ^^). 

Allez, allez, trèves de blabla mes Chers, la détente sera pour plus tard. En attendant : aaaaaction !

Pour rédiger ce billet, je m'appuis sur le passionnant dossier publier dans un ancien numéro du magazine Elegy, spécialiste de la culture alternative.

Petit rappel : avant d'être un film, Coraline est donc un livre pour enfants écrit par le britannique Neil Gaiman, l'une des plus grandes figures de la littérature alternative, fan de Comics mais également de Tolkien, qui a explosé avec ses romans Neverwhere ou encore American Gods (que je dois lire depuis des siècles !).

Le magazine Elegy nous éclaire tout d'abord sur la genèse du roman, né de l'imagination de la fille aînée de Gaiman :

"Holly devait avoir quatre ou cinq ans. Elle me racontait souvent ces histoires où des petites filles appelées Holly étaient enlevées par de méchantes sorcières qui ressemblaient à sa mère. J'ai cherché une histoire dans le genre à lui lire, mais rien ne s'en approchait. J'ai alors commencé l'écriture de Coraline pour lui faire plaisir."

Mais la carrière de Gaiman explose à cette même époque et il ne peut pas consacrer beaucoup de temps à son histoire pour enfants ; les années passent, Holly grandit et ne s'intéresse plus aux contes. Gaiman ne baisse pas les bras pour autant et prend pour nouveau "cobaye" sa plus jeune fille, pour qui il reprend l'écriture de Coraline, de manière très méticuleuse et attentive : il rédige une page tous les six jours et porte beaucoup d'attention aux réactions de sa fille, veillant à ne pas écrire une histoire trop effrayante.

On apprend que l'univers de Coraline sort tout droit d'un souvenir d'enfance de l'auteur qui vivait dans une vieille maison dans laquelle une porte s'ouvrait sur un mur de briques ! Coraline est donc une véritable affaire de famille mais surtout une histoire empreinte de la magie et de l'imaginaire de l'enfance.

coraline_porte

Avant même la sortie du roman, l'agent de Neil Gaiman envoie le manuscrit à Henry Selick, le réalisateur de L'Etrange Noël de M. Jack, dont l'univers est extrêmement proche de celui de Coraline. En une semaine, la décision de Selick est prise : il réalisera un film d'animation tiré du roman. Celui-ci sort quelque temps plus tard et les critiques semblent aussi enthousiastes que Selick puisqu'ils le couvrent de prix ! Il faut dire que Coraline est sorti au bon moment puisque, en pleine HarryPotterMania, JK Rowling n'avait pas sorti de roman cette année-là : "On a bénéficié d'une couverture médiatique inéspérée pour un livre fantastique pour enfants" explique Gaiman.

Revenons-en au film qui a nécessité un travail de titan. Si je tiens tant à vous faire partager ce que j'ai appris dans l'article d'Elegy c'est tout simplement parce qu'à chaque information lue, j'ouvrais des yeux ronds en me disant "ah ouai quand même !" Même si je me doutais bien qu'un tel film d'animation ne se réalise pas en un jour, j'étais loin d'imaginer à quel point c'est une entreprise colossale.

Il aura tout d'abord fallu deux années de pré-production, durant lesquelles Selick travaille avec l'illustrateur Tadahiro Uesegi, qui propose une vision très colorée de Coralinequi rend encore plus flagrante la différence entre les deux mondes dans lesquels la petite fille évolue.

Ensuite, il faut passer à l'enregistrement des voix. Cela peut sembler surprenant mais pour un film d'animation, on enregistre généralement les voix avant le tournage. On apprend alors que Selick demande parfois aux acteurs "jusqu'à vingt tonalités et expressions différentes pour élargir la palette de choix à transmettre à ses animateurs". C'est donc un incroyable travail qui est demandé aux acteurs qui, en plus de prêter leurs voix aux personnages, doivent jouer la comédie afin que le réalisateur puissent s'inspirer de leurs expressions.

coraline_voix

Pour le film, c'est la jeune Dakota Fanning qui prête sa voix (et dans une certaine mesure, son visage) à la petite Coraline. Ses deux mères sont interprétées par l'une des femmes au foyer les plus célèbres au monde, Terry Hatcher.

coraline_terry

Le tournage du film peut enfin commencer et le moins que l'on puisse dire c'est que le plus dur reste à venir !

Exigeant un tournage de plus de 18 mois, à Portland dans l'Oregon, le film nécessite 130 décors, construits dans 52 studios ! Vous comprenez mes yeux écarquillés à chaque information maintenant ! Comme le film est conçu pour permettre une diffusion en 3D dans les salles équipées, deux captures doivent être faites pour chaque cadre "une pour l'oeil gauche, une autre pour l'oeil droit."

coraline_maison

Tourné en stop-motion (image par image) Coraline impose un rythme de travail extrêmement lent puisqu'en une semaine seulement 74 secondes de métrage sont enregistrées. En sachant que ce film compte deux fois plus de plans que L'Etrange Noël de M. Jack, on ne peut qu'imaginer le travail que cela représente.

Si un film se doit d'avoir des décors impécables, il ne peut pas se faire sans personnages ! Henry Selick nous explique alors l'élaboration des marionnettes utilisées pour le tournage :

"Construire l'intérieur d'une tête de poupée demande autant de précision que la fabrication d'une montre suisse. L'animateur va ensuite manipuler minutieusement chaque expression du visage pour l'image à tourner : sourcils, mâchoires ; lèvres yeux... tout peut s'ajuster. Il y a des petites connections métalliques à l'intérieur de la tête qui animent le visage. Mais parfois ce n'est pas assez. Pour le personnage de Coraline, on a dû créer 28 marionnettes différentes."

Six années se sont écoulées entre le début de la conception du film et sa sortie. Mais tout ce travail abattu par le réalisateur ne semble pas vain puisque Neil Gaiman himself est ravi du résultat, tout comme les critiques américains qui parlent d'emblée de "chef-d'oeuvre visuel" ou de "classique instantané".

Pour en arriver à un tel exploit, il aura fallu beaucoup de temps, de patience, de passion mais aussi d'argent puisque Coraline a coûté la coquette somme de 35 millions de dollars. Mais quand on sait qu'il en a rapporté le double en un mois d'exploitation aux Etats-Unis, on peut parler d'un bon investissement !

Avant de vous laisser tranquilles afin que vous puissiez vous mettre en quête du DVD, une petite information destinée à ceux qui ont connu Coraline par le biais du roman : un personnage supplémentaire est venu s'incruster dans le film (à croire que Selick n'avait pas suffisamment de travail comme ça !). Il s'agit de Wybie, le petit voisin de Coraline. Le réalisateur justifie cette décision ainsi :

"Dans le roman, Coraline a beaucoup de pensées internes. J'avais besoin d'un personnage avec qui elle puisse partager ses réflexions. Wybie est un garçon du coin, intelligent mais seul, qui parle beaucoup."

Pas bête l'animal !

coraline_voisin

Toutes ces petites infos vous donnent-elles envie de découvrir l'univers cinématographique de la courageuse Coraline ? !

Et d'ailleurs, les amis, avez-vous prévu de regarder des films pour la soirée d'Halloween ? Lesquels, lesquels ??!! Je veux tout savoir !

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Commentaires
B
Ca y est ! Hier soir j'ai enfin eu l'occasion de voir "Coraline". Mais franchement j'ai trouvé ce film un peu effrayant pour des enfants en bas âge. En revanche je l'ai énormément apprécié et j'ai, derechef, commandé le livre à la BIB. Je l'attends donc avec impatience.Ce film est étonnant, particulier, et se démarque réellement d'autres films d'animation.C'est un univers très particulier, à la fois sombre et onirique, effrayant et poétique…Un très beau travail en fin de compte. Merci d'en avoir parlé. Grace à toi je découvre plein d'oeuvres étonnantes à coté desquelles je serais passée sans m'arrêter … Et c'eut été dommage .
D
Bonjour Em_ma, j'avais écrit tout le bien que je pensais de ce film qui ne m'a pas paru être les enfants. L'histoire est vraiment effrayante. http://dasola.canalblog.com/archives/2009/07/21/14315398.html Sinon, je ne suis pas très "Halloween": désolé. Bonne après-midi.
E
Tu nous diras ça à la fin du mois alors ;)<br /> <br /> Gros bisous et bon week-end également :)
P
Je découvre "Coraline" d'un tout nouvel oeil avec ton article ! Quel travail de titans !!<br /> <br /> Je n'ai pas encore choisi mes films d'Halloween, mais ça ne saurait tarder ! En général j'aime regarder un bon film d'horreur classique, il faut que je me décide ;)<br /> <br /> Gros bisous et bon week-end ma belle
C
À l'Halloween, j'aime bien Jack and the Witch, un dessin animé des studios Tôei qui date de 1967 (Tôei est le gros studio qui a fait les premiers longs métrages d'animation japonaise, c'est un peu l'équivalent de Walt Disney).
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