Exposition Miss Dior au Grand Palais (jusqu'au 23 novembre, vite, vite !)
Bonjour mes Chers !
Que diriez-vous de commencer la semaine avec la présentation d'une exposition placée sous le signe des Arts et du glamour, un événement culturel plutôt atypique et surtout délicieusement parfumé ?
C'est dans la Galerie Courbe du Grand Palais que je vous propose de me suivre pour visiter l'exposition que le musée consacre au parfum Miss Dior, créé en 1947 par le couturier, Christian Dior. A travers cette emblématique référence olfactive, c'est tout l'univers d'un artiste que l'on découvre. En effet, cette exposition n'a rien d'un banal -voire vulgaire- événement marketing (l'entrée ainsi que les audio-guides sont, par ailleurs, gratuits, et un luxueux et fort détaillé catalogue est gracieusement offert), mais nous invite à un passionnant dialogue entre art et haute couture, oeuvres patrimoniales et créations contemporaines, tout en levant le voile sur une personnalité hors du commun. Mouvements culturels et artistiques, arts plastiques, cinéma, vie parisienne et amour de la nature sont au coeur d'un parcours -en deux temps- de très belle qualité, entre luxe et innovation, élégance et avant-garde. Du glamour, de la magie, de la poésie que se partagent les somptueuses créations du couturier et les artistes contemporaines qui lui rendent hommage.
La première partie de l'exposition nous permet de lier connaissance avec Christian Dior dont on découvre le premier métier, galeriste. En effet, ce jeune homme, passionné de piano, qui se rêvait musicien ou architecte, ouvre sa première galerie en 1928, au beau milieu des Années Folles. Il y expose toute l'avant-garde du XXème siècle, Man Ray, Dali, Max Ernst, Picasso,... Tandis qu'il se lie d'amitié avec Cocteau et autres figures emblématiques de l'effervescente vie intellectuelle et artistique parisienne. L'amour de Dior pour les artistes est sincère, authentique et marquera -par la suite- sa propre carrière de créateur.
En 1933, il organise une exposition intitulée "Surréaliste" où est exposée la "Femme Cuillèr" de Giacometti (que l'on peut admirer à notre tour au sein de la vaste Galerie Courbe).
Plusieurs oeuvres de ses amis chers sont exposées ; elles sont signées Dali (Hallucinations partielles), Picasso (Dora Maar sur la plage), Ernst (L'Idole),... On peut également voir un portrait de Dior par Bernard Buffet.
La correspondance infinie et précieuse entre l'art et la mode est illustrée ici à travers le regard d'un esthète qui touche par sa belle sensibilité. Une part de sa personnalité qui m'a rappelé la démarche et le travail d'Yves Saint-Laurent, styliste-artiste auquel le Petit Palais avait consacré une très belle exposition.
De Granville à Grasse, en passant par Milly-la-Forêt, partout où Christian Dior a posé ses valises, sont nés, de son amour de la nature hérité de sa mère, de sublimes jardins.
"Plonger dans le parfum vivant et charnu d'une nature comblée", déclare-t-il.
Le motif floral se retrouve alors sur nombre de ses créations lorsqu'il se lance, à la fin des années 40, dans la couture.
Pas étonnant que cet artiste hors du commun associe son premier défilé, en 1947, au lancement de sa première fragrance : Miss Dior. Atypique et touchante genèse que celle de ce parfum, créé en hommage à sa soeur Catherine, Résistante miraculeusement revenue en 1945 de Ravensbrück, vaporisé dans les salons du 30 avenue Montaigne tandis que virevoltent devant un public conquis de magnifiques robes d'inspiration bucolique.
L'exposition s'attarde sur les liens qui unissent Dior, le cinéma et les femmes -ses muses, ses inspiratrices- d'hier et d'aujourd'hui, qui ont su incarner l'élégance et le raffinement de la Maison, de Rita Hayworth à Natalie Portman, sans oublier Marlene Dietrich, Ava Gardner, Liz Taylor, Sophia Loren. Enfin, c'est l'histoire du flacon, l'écrin de Miss Dior, que nous découvrons et, avec elle, nous en apprenons davantage sur le lexique du couturier, ses passions et aspirations.
La seconde partie de l'exposition présente les oeuvres -très diverses- de quinze femmes artistes, inspirées par le parfum Miss Dior et l'univers sensible et artistique du styliste.
Delilah par Maria Nepomuceno
Shirin Neshat met en scène Natalie Portman dans un court-métrage empli de mystère, tandis que Nika Zupanc propose un pavillon, intitulé Room of One's Own, en hommage à Virginia Woolf et aux femmes artistes. Joana Vasconcelos, dont les oeuvres investissaient les château de Versailles en 2012, imagine un noeud (emblème du flacon Miss Dior) de trois mètres d'envergure, composé de 1 665 flacons de parfum J'Adore, de Dior. Photographies et installations se suivent mais ne se ressemblent surtout pas. Néanmoins, toutes fascinent et étonnent, nous réjouissent par leur beauté, nous interpellent par leur vivacité, leur pertinence.
Indubitablement, ces femmes artistes ont été merveilleusement influencées et inspirées par l'oeuvre de Dior qui se révèle un génie créatif, inimitable et indissociable du monde de l'art.
J'Adore Miss Dior, par Joana Vasconcelos
Miss Dior, l'exposition, m'a charmée et convaincue : j'ai découvert un homme mais également de grandes artistes. J'ai pris beaucoup de plaisir à cette balade très apaisante au sein d'un univers d'une richesse insoupçonnée dont on se délecte.
Plus que jamais, J'Adore Dior !
N'hésitez surtout pas à y faire un tour, mes Chers, d'autant que le Grand Palais vous ouvrira également les yeux sur d'autres foisonnants univers : ceux de Braque (que j'ai récemment découvert et dont nous parlerons tout bientôt), Valloton et Depardon (expositions programmées).