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She wore blue velvet
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27 février 2014

Mon doudou divin, de Katarina Mazetti

Chers Tous :)

Après les ambiances douillettes et enneigées des romans hivernaux (vers lesquels je compte bien me retourner tout prochainement), j'ai goûté au merveilleux monde des Fées, avant d'orienter mes lectures vers des ouvrages historiques, biographies, polars, romans jeunesse,... Depuis quelques jours, je fais une toute nouvelle fixette littéraire (souvent femme varie et la lectrice que je suis est redoutablement inconstante) qui me mène vers des publications évoquant une certaine idée de la spiritualité et du mieux-être. J'ai toujours beaucoup apprécié les romans mettant en scène des personnages en pleine reconstruction, profitant d'une retraite pour se retrouver eux-mêmes, se rapprocher de la nature, atteindre une forme de sérénité. Le roman de Siri Hustvedt, Un été sans les hommes, m'a beaucoup marquée, tout comme Best Love Rosie, de Nuala O'Faolain, ou encore Les Tendres plaintes, de Yoko Ogawa. Je dois confesser que je suis moi-même très portée sur "la chose" : à la médicamentation, j'ai toujours préféré le travail à faire sur soi-même ; je m'intéresse aux médecines douces, à la sophrologie, l'art-thérapie, la pratique régulière du yoga et du Tai Chi et du Pilates -par le biais du Body Balance- m'est absolument indispensable, je rêve de voyager en Asie, de découvrir l'Inde (à ce propos, l'émission Echappées Belles de dimanche dernier est à voir absolument si ce pays vous éblouit comme il me fascine). Bref. J'ai envie, en ce moment, de me sentir apaisée par mes lectures mais aussi de partager -grâce à la fiction et aux témoignages- l'expérience d'autres personnes en quête de sens.

Aussi ai-je facilement cédé en découvrant ce roman de Katarina Mazetti lors de ma dernière virée en bibliothèque. Ce n'est pas sans crainte que je l'ai emprunté, cependant. En effet, de cette auteure suédoise, j'ai apprécié la trilogie adolescente qui commence avec Entre Dieu et moi, c'est fini, mais j'ai plus que détesté le roman qui a fait sa renommée, Le Mec de la tombe d'à-côté, que j'ai trouvé d'une bêtise affligeante : que de clichés véhiculés par un style de supermarché. Cela va sans dire, je n'ai jamais lu la suite des aventures de ce couple formé par une intello (aheum) et un agriculteur (forcément bourru et débile).

mon-doudou-divin

J'avais envie de redonner une chance à cette écrivaine et j'espèrais trouver dans son livre un soupçon du Mange, Prie, Aime, d'Elizabeth Gilbert drôlisé par une touche du film Indian Palace.

Quelle ne fut pas ma déception quand après de séduisantes premières pages, l'enthousiasmant soufflé s'est métamorphosé en tas de boue. Rien que ça. Pourtant, l'histoire était prometteuse.

Wera, trentenaire dynamique et célibataire comme beaucoup, est pigiste pour la presse féminine. Il fait face à une traversée du désert -inspiration et deniers l'ont abandonnée- lorsqu'elle tombe sur une annonce proposant un stage en spiritualité de trois semaines au sein de la Béatitude. Elle pense alors tenir un sujet en or : loin d'elle l'idée de profiter de cette retraite pour faire le point sur elle-même (ba non, voyons, elle est déjà tellement parfaite), elle aspire bien davantage à tirer profit des "illuminés" qui l'entoureront au cours de ce séjour, afin de faire marrer ses lecteurs.

C'est donc avec de nombreux préjugés que Wera prend la route de la Béatitude et, malheureusement, ses idées toutes faites ne la quitteront pas d'une semelle. Aussi, elle ne laisse aucune chance à ses compagnons, se moque d'eux en permanence, rit sous cape, fait preuve d'une hypocrisie fort contestable, d'une intolérance dérangeante. Cette attitude se traduit par un style pétri d'un cynisme franchement lourdingue, des personnages auxquels il est impossible de s'attacher (je ne dis pas qu'il faut "aimer" les personnages d'un roman et -au minimum- s'intéresser à leur sort), un récit qui ne décolle jamais. La Béatitude est présentée comme un repère de débiles, les passages concernant la religion et la spiritualité sont pénibles à lire (que de clichés, encore une fois).

C'est donc un roman qui n'apporte rien, dont on ne parvient pas à comprendre l'enjeu. On ne rit pas, on n'apprend rien, on ne ressent rien. Le style est à l'image des personnages -et réciproquement-, l'intrigue évolue sans suprises, jusqu'à un dénouement bienveillant auquel il est impossible de croire tant il est en rupture avec le ton employé jusqu'alors. Un roman ni fait ni à faire, une héroïne imbuvable qu'on regrette franchement d'avoir rencontrée.

Attention, ma déception ne vient pas du fait que l'auteure -à travers la voix de Wera- va à l'encontre de mes croyances mais au malheureux manque de nuances de ses personnages qui ne sont que de pâles silhouettes, de fades pantins entre les mains d'une Wera qui se montre tout aussi idiote qu'insupportablement hautaine, à son style redondant, à son absence d'imagination et de fantaisie qui nous laisse face à un morne roman.

J'espère que ma prochaine "feel-good" lecture saura m'emportée vers d'autres cieux que ceux, définitivement crasseux, de Katarina Mazetti qui s'affiche comme une auteure qui ne sait que s'engouffrer dans d'odieux clichés.

On peut se demander l'intérêt de consacrer du temps à parler d'une lecture qu'on n'a pas appréciée et qu'on se souhaite pas particulièrement recommander. Le truc, mes Chers, est que prime le besoin de partager, aussi suis-je très curieuse de découvrir votre avis sur ce roman ou cette auteure, et -pourquoi pas- sur votre rapport à la spiritualité et votre expérience de lectures heureuses à ce sujet.

Bonne journée à toi, Divins lecteurs ;)

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Commentaires
H
j'ai du mal à saisir le fait que tu critiques aussi négativement le mec de la tombe d'a coté alors que tu n'as pas pris la peine de lire les autres livres de la série... Enfin, passons. En revanche merci pour ton article sur le doudou divin, tu as reussi à mettre des mots sur ce que j'ai resenti à savoir qu'on ne resent rien pendant et apres la lecture de cet ouvrage alors que l'auteur nous a habitué à bien mieux...bonne journée !
L
Hûhû. Et bien moi qui étais curieuse de le lire car j'en avais entendu divers avis (souvent mitigés d'ailleurs), tu lui tailles un sacré costume ! Chez K. Mazetti, il y a eu le meilleur comme le pire, c'est à croire. Et je songe passer mon tour pour cette fois.<br /> <br /> Grosses bises ma toute belle.
C
Un soufflé transformé en tas de boue, hi hi tu me fais rire. :)<br /> <br /> <br /> <br /> Le titre de ce roman donne envie de le cajoler. Dommage que le contenu ne se révèle pas du tout à la hauteur selon ce que tu en dis.<br /> <br /> <br /> <br /> Ce qui m'a le plus enrichie comme lectures qui comportent un côté spirituel: "Le prophète" de Khalil Gibran et "Jonathan Livingston le goéland" de Richard Bach. Les connais-tu? Par contre, j'ai tendance à fuir ce qui se rapproche du nouvel-âge: livres sur les cristaux, les phénomènes paranormaux, etc., ça n'est pas pour moi.
M
Je te trouve bien patiente de l'avoir lu jusqu'à la fin! :) Hier soir, j'ai eu tout à coup un 'plusenviedelireunroman' :) Alors j'ai plongé dans 'L'Art de la simplicité' de Dominique Loreau. Une sorte de philosophie de vivre emprunté au Japon. Je l'avais lu à sa sortie et j'ai eu une envie soudaine de de relire. Et vraiment je ressentais une sorte d'effet spirituel peut-être dû au sens du livre qui prône, la vie Zen. Un art de vivre... Un livre qui m'apaise énormément. J'aime beaucoup aussi son deuxième 'L'Art de l'essentiel'.
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