L'Eté où j'ai appris à voler, de Dana Reinhardt

Bonjour, bonjour !!

Comment allez-vous mes Doux ?! Au top de votre forme, j'espère !! Je vous remercie pour les petits mots laissés à propos de la chatounette ! Promis, je vous ferai part des suites de l'affaire (elle doit rendre visite au vétérinaire demain). Comment se déroule votre week-end ? Le temps parisien est absolument radieux et les jours à venir promettent d'être gorgés de soleil : quel bonheur ! Hier, je me suis concocté un samedi-ciné en enchaînant deux excellents films que je vous recommande vivement : mon grand coup de coeur, tout d'abord, Nebraska d'Alexander Payne, un road-trip père-fils, sur la longue (et fort drôlatique) route des souvenirs, à travers une Amérique rurale somptueusement filmée dans un noir et blanc tout sauf "faussement arty", juste envoûtant et mélancolique, à l'instar de la bande originale qui nous berce langoureusement entre deux virées au pub. J'ai également eu la chance de voyager jusqu'au Venezuela grâce à Pelo Malo qui aborde -entre autres nombreux thèmes- l'homosexualité, en dressant le portrait d'un gamin, esquissé avec bienveillance mais sans mièvrerie. Pendant que j'y suis, je vous conseille de voir Gérontophilia qui, en dépit d'un sujet qui pourrait sembler glauque et malsain, est un film d'une infinie tendresse, solaire, drôle et beau.

Mon dimanche ne sera pas cinémaphile mais tout de même réjouissant puisque je m'en vais voir un bien joli pestacle : Into the woods, comédie musicale de Stephen Sondheim, qui met à l'honneur les contes de fées ! Il paraît que le résultat est brillantissime, je vous dirai ça ;)

Côté lecture, je suis plongée depuis vendredi soir dans Le Journal de Mr Darcy, une austenerie cinq étoiles, une vraie réussite ! 

Mais en attendant de vous en parler plus en détails, voici un petit billet livresque, tout estival.

Je vous avez prévenus : vous allez déguster du roman-jeunesse car après une boulimie de romans historiques (souvent piochés côté jeunesse, il est vrai) puis de romances, mes goûts me portent vers cette littérature que je trouve si vive, intelligente, pleine de bon sens, d'émotions sans pour autant déborder de "trop" bons sentiments, ces oeuvres généralement fort bien écrites, qui mêlent fond et forme de qualité, et nous offrent -à nous autres, grandes personnes- bien des pistes de réflexion tout en nous permettant de côtoyer des héros et héroïnes attachants. 

Ce sont d'ailleurs toutes ses qualités qui font la saveur de L'Eté où j'ai appris à voler, roman que j'ai savouré en début de semaine, m'y plongeant chaque soir avec délice et langueur.

Attirée par le titre et l'illustration tout ensoleillée de ce roman, j'ai été séduite par l'histoire qu'il nous conte, celle de Robin Drew Solo, alias Birdie (Robin signie rouge-gorge), une adolescente de treize ans qui, plutôt que de partir en vacances estivales comme toutes ses amies, aide sa mère à faire tourner son commerce, La Fromagerie. Elle y côtoie quotidiennement le beau Nick, qui lui enseigne l'art des pâtes fraîches et la tendre et généreuse Swoozie, amie de longue date, qui l'épaule avec la bienveillance et la discrétion d'une bonne fée. La jeune fille, plutôt solitaire, a pour meilleur ami son rat apprivoisé, répondant au doux nom de Son Excellence Lord Hight Rat Humboldt Fog, simplement surnommé "Hum" et passe son temps libre à lire et relire, en cachette de sa mère, un carnet ayant appartenu à son Papa décédé alors qu'elle était enfant et dans lequel il consignait ses goûts, rêves et espoirs sous forme de listes. A celle consacrée à ses aliments favoris, succèdent celles concernant les moments les plus embarrassants de sa vie, ses regrets, ses craintes, ses groupes de rock favoris,... Un été plutôt routinier et monotone s'annonce donc pour Birdie avant qu'elle ne croise la route d'Emmett Crane, garçon aussi fantasque que mystérieux. Au fil des jours, ces deux âmes tendres vont se dévoiler l'une à l'autre, s'apprivoiser, apprendre à se connaître et se lier d'amitié, tandis que Birdie devra affronter plusieurs événements tragiques ou cruciaux qui la feront immanquablement grandir.

Comme l'annonce le titre, ce roman est l'histoire d'un envol, celui d'une jeune fille qui a grandi sans jamais faire de vague, écoutant toujours la voix de la raison, n'empruntant que la voie de la sagesse et de la prudence et qui, sous l'influence d'un bel-ami, va faire l'expérience de la vie. Si ce grand chamboulement l'amènera quelquefois à se brûler les ailes, il sera surtout l'occasion pour elle de les déployer, d'observer le monde de plus haut, de prendre des risques. Quelques atterissages ratés sont souvent nécessaires pour évoluer, on ne traverse pas l'adolescence indemne : il faut oser vivre, affronter ses peurs pour les dompter, désobéir pour apprendre et devenir plus fort, se préparer à entrer dans l'âge adulte.

Roman initiatique et solaire, L'été où j'ai appris à voler m'a charmée par son ton empreint de nostalgie. En fin d'ouvrage, l'auteure confesse avoir voulu restituer l'atmosphère désuète qui nimbait les romans de son adolescence et il est clair qu'une certaine nostalgie ainsi qu'une douce lenteur toute cotonneuse, enveloppent ce récit, comme si elles le protègeaient. Un écrin précieux qui lui confère une délicatesse pure s'accordant à merveille au caractère placide de Birdie. En outre, cette agréable mélancolie apparaît fort logique puisque le récit de cet été si particulier est un long flash-back, une succession de souvenirs que nous conte l'héroïne du haut de ses dix-huit ans. En plus des nombreux sujets abordés avec pertinence (premiers émois amoureux, conflits mère-fille, deuil, famille recomposée, amitié,...), et des détails savoureux (le carnet paternel, le patronyme atypique du rat domestique,...), l'auteure -de sa très belle plume- a su dresser le portrait d'une héroïne toute simple, attendrissante auprès de laquelle on ne s'ennuie jamais, mais aussi de personnages secondaires très attachants et évoluant dans le décor plaisant et original d'une épicerie familiale -devant faire face à la concurrence des grandes chaînes- où l'on se sent bien.

A mi-chemin entre Café Givré et la série Angela 15 ans (dont j'ai une folle envie de revoir les épisodes), L'été où j'ai appris à voler mêle très habilement grande aventure adolescente et délicate tranche de vie. Un roman que l'on savoure lentement avec ce bien-être que l'on ressent lorsqu'on se laisse aller à somnoler à l'ombre d'un parasol.

Chaudement recommandé à l'approche des beaux jours.

Bon dimanche mes Chers :)

Comments

[MyaRosa]

Oh je suis tellement contente qu'il t'ait plu ! J'ai tellement aimé ce roman ! Et tu en parles merveilleusement bien. Ca me donne envie de le relire. :)

[L'or rouge]

Ben mince, mon commentaire a disparu :0( Moi qui venait lire ta réponse...

[Milly]

Ça y est! je suis tentée!!! Je l'avais déjà noté l'été dernier chez MyaRosa, mais là ton billet finit de me convaincre.. :D La belle affaire!! :)

[L'or rouge]

Repéré chez MyaRosa et noté sur ma LAL depuis... Je suis d'accord avec vous, on trouve de vrais pépites en littérature jeunesse et alors que je n'en lisais jamais avant la lecture des blogs, je commence à les apprécier de plus en plus. Je te conseille particulièrement Le combat d'hiver de Mourlevat et la série Azylis, je les ai adorés... Ah oui et aussi "La reine des mots" que je veux relire dans les jours à venir et dont je parlerais bientôt, une pépite ;0) Bisous Emma, bonne soirée

[Marielle]

Oh eh bien je voulais dire comme Jeanne mais en moins bien !

Alors Merci Jeanne !

J'adore la littérature jeunesse tellement vive souvent et souvent pleines de fantaisies que je ne me plaindrais pas si tu nous présentes ce genre de lectures souvent

Des bisous ma petite Emma profite de tes sorties et du soleil ! Aujourd'hui je reviens d'une visite au musée de la Noix eh oui ma région est la capitale de la noix

mais surtout il y avait une exposition temporaire dans le musée du conte d'Andersen Poucette et finalement j'ai plus adoré cette expo que le musée en lui même Hi hi hi !! J’essaierais d'en faire un petit billet bientôt !!!!!