Chantons sous la pluie, de Stanley Donen -1952_
Bonjour mes Chers :)
Comment allez-vous ? Presque une semaine s'est écoulée depuis notre dernier rendez-vous et cela me désole toujours autant de constater à quel point le temps passe vite. En ce moment, j'oscille entre deux états, deux situations : soit la santé est là et j'en profite pour sortir (aussi, j'ai pu voir quelques films : dont les très bons -et très différents- My Sweet Pepper Land, un western-romantique à la sauce kurde, ainsi qu'Apprenti Gigolo, comédie-romantique tendre, automnale et new yorkaise, avec le sautillant Woody Allen ; et visiter deux très belles expositions au musée d'Orsay, Van Gogh/ Artaud et Gustave Doré, l'imaginaire au pouvoir, un véritable coup de coeur dont j'essayerai de vous parler la semaine prochaine car j'ai découvert un artiste qui m'a autant bouleversée qu'épatée, un touche à tout de génie, autodidacte, inventif, aussi bon caricaturiste que sculpteur, absolument brillant) (quelle est longue cette parenthèse !!), donc -je reprends ! Soit j'ai le nez dehors, soit je demeure à la maison, lovée dans mon fauteuil, d'où je regarde les DVD qui prennent la poussière dans ma DVDthèque depuis des lustres. En trois temps, j'ai enfin visionné un grand classique de chez classique Autant en emporte le vent et, croyez-le ou non, j'ai a-do-ré ! Je ne m'attendais vraiment pas à cela ! J'imaginais une grande fresque romantique, un poil mièvre et kitschouille, une histoire d'amour cousue de fil blanc, avec échanges de regards énamourés et bovins, dialogues téléphonés,... bref, je m'aventurais pour quatre heures de film avec un sacré bagage d'a priori. Comme il est bon d'avoir tort ! J'ai passé, en compagnie de Rhett et Scarlett, un moment formidable ! Leur relation n'a rien de romantique, encore moins de mièvre, elle n'est qu'hypocrisie, superficialité, mauvais esprit, intérêt mal placé : tout à l'image de Scarlett, en somme, qui est loin d'être la Damoiselle nunuche que j'envisageais idiotement ! En outre, j'ai passionnément aimé suivre l'histoire de Tara, cette terre à laquelle Scarlett tient tant. Et que dire des costumes, des décors, des personnages secondaires (irrésistibles Mamma et Prissy, merveilleuse et émouvante Mélanie). Humour, action, suspense, lyrisme, aventure,... Un chef-d'oeuvre à la hauteur de sa belle et grande réputation.
Aussi, ce petit rattrapage-classique m'a donné des ailes et le désir -déjà formulé- de partager avec vous certains de mes films favoris datant de plusieurs années. Si je vois baucoup de films en salle chaque mois, je n'ai pas toujours le temps de vous en parler et je sais que tous mes lecteurs n'auront pas la possibilité de les voir, la distribution étant ce qu'elle est. Grâce à ces "petits coups dans le rétro", il vous sera sans doute plus aisé de les voir, la plupart étant depuis lors sortis en DVD.
Pour inaugurer ce vaste cycle qui roulera à sa guise, j'ai choisi de m'accorder à la météo du jour, celle-là même qui m'empêche de me rendre au cinéma comme je l'avais prévu. Bougre de bougresse !
C'est donc Chantons sous la pluie qui sera projeté aujourd'hui.
Pour ma part, je l'ai découvert fort tardivement, en 2009, lors d'un événement parisien et cinémaphile idéal qui aurait bien mérité d'être renouvelé. Il s'agissait du festival Les 100 plus beaux films de l’histoire du cinéma, dans le cadre duquel le cinéma Reflet Médicis proposait chaque semaine deux ou trois longs métrages faisant partie des cent plus beaux films de l’histoire du cinéma. Le classement, réalisé par une centaine de personnalités appartenant au petit monde du septième Art, était parfait pour tous ceux qui souhaitaient découvrir ou revoir des films dits incontournables. On pouvait, certes, penser que le choix des professionnels pêchait par l’absence de films contemporains, mais on ne pouvait que se réjouir de voir certaines pépites sur grand écran.
J'avais donc saisi l'opportunité de voir Chantons sous la pluie et ma première pensée lorsque le redoutable The End s’est affiché sur l’écran avait été : « Espèce de gourdasse ! Pourquoi n’as-tu pas vu ce chef-d’oeuvre avant ? »
Vous l’aurez compris, je suis tombée immédiatement sous le charme de cette comédie musicale, qui m’a fait passé un moment magique ! Tout est parfait dans ce film : l’histoire est prenante et drôle, les chansons entêtantes, les chorégraphies hallucinantes ( je suis restée sans voix devant les acrobaties de Donald O’Connor), les dialogues désopilants et les acteurs investis (et puis Gene Kelly est sublime mais ça tout le monde le sait déjà ! ). Avec le recul, je ne suis pas tellement étonnée d’avoir adoré ce film de Donen étant donné que j'admire la filmographie de ce réalisateur, notamment son Charade avec l’élégante Audrey Hepburn, dont nous reparlerons.
Chantons sous la pluie m’a séduite par son propos. Le film met en scène deux stars du cinéma muet, Don Lockwood (Gene Kelly) et Lina Lamont (Jean Hagen, drôlissime), qui interprètent des amoureux transis à l’écran mais se détestent en réalité (enfin, surtout Lockwood car Lamont est plutôt du genre « pot de colle »). Alors que les jours du cinéma muet sont comptés, les deux acteurs sont obligés de tourner leur premier film parlant. Malheureusement, la voix de Lina est aussi atroce que son physique est avantageux ; la première du film est une catastrophe et les acteurs deviennent la risée du public. Avant sa sortie officielle, Lockwood et son ami Cosmo décident de sauver le film grâce à la pétillante Kathy Selden (Debbie Reynolds), qui double la voix de crécelle de Lina, ce qui n’est pas vraiment pour plaire à cette dernière...
Drôle et plein de surprises, Chantons sous la pluie rend également un bel hommage au cinéma, en nous rappelant ce passage délicat du muet au parlant. Si j’ai eu un véritable coup de coeur pour ce film c’est aussi pour la présence de Cyd Charisse, superbe danseuse aux jambes extraordinaires.
Même si ce samedi-là, je ne suis pas ressortie de la salle en chantant sous la pluie (je laisse ce bon plaisir à ma copinaute Marielle ^^), je suis rentrée chez moi avec une petite musique en tête et le coeur heureux.
Je souhaite alors, en ce jour de grisaillerie, vous avoir apporté à mon tour un peu de joie sautillante ainsi qu'un petit coin de ciel bleu :)
A tout bientôt pour d'autres films mes Doux :)