Lady Oscar, et quelques touches de féminité, pour une soirée parfumée
"Note de tête :
Romarin - Sauge sclarée
Note de coeur :
Lys blanc - Santal
Note de fond :
Sapin - Musc blanc"
Voici les parfums qui composent harmonieusement le savon liquide dont je me suis enveloppée sous ma chaude douche du soir ainsi que la bougie assortie qui s'anime sur mon bureau. Cotonnade d'antan est le petit nom de ce mélange des plus délectables qui rappelle l'odeur du linge fraîchement lavé, qui sèche au vent, ou celle -si caractéristique- qui s'évapore des blanchisseries. Hummmm, comme c'est doux.
Cheveux propres et pyjamoune Fée Clochette, tout juste échappé de l'armoire, comment ne pas avoir envie, dans de telles conditions, de passer par ici vous adresser un petit coucou ?
La journée a été bien étrange, là-haut, dans le ciel ; les nuages succédant au soleil, ou inversement, d'une minute à l'autre. Quelle course folle, quelle bataille, quel suspens ! La nappe argentée tantôt inondée de lumière puis le salon, soudainement, plongé dans l'obscurité ; c'en était ridiculement drôle ! Un mardi au cours duquel je ne suis pas sortie, ou presque pas, seulement un tour au marché pour quelques belles pommes, des tomates-ananas à la robe orangée, des courgettes blanches et l'incontournable saut de puce à la boulangerie du Faubourg pour un pain tagine frais et moelleux et une brioche à la fleur d'oranger, tout bonnement divine ! Pas trop sucrée, surtout pas grasse, d'une tendresse infinie,... On en découpe une fine tranche, quelques secondes de chaleur pour en faire jaillir tous les arômes, et on laisse fondre entre langue et palais, s'épanouir ce goût incomparable de bonheur. Cette journée passée à la maison, ce qui n'est que rarement un problème en soi, ne m'a pas donné la mauvaise impression d'avoir perdu mon temps mais plutôt de l'avoir pris et chéris.
En fin d'après-midi, ma bonne mère est rentrée du cocon médiéval où elle a passé un week-end prolongé bien mérité. Comme bien souvent, c'est les bras chargés de cadeaux qu'elle a poussé la porte : veste zipette parfaite (intérieur moutonneux, extérieur grosses torsades, capuche-fourrure et même des poches !), des gants qui invitent à une bataille de boules de neige endiablée, de jolies boucles d'oreilles, un coeur parfumé au coton -décidément !- et deux généreux financiers au thé matcha. Oh, j'oubliais ! Deux petites culottes à pois et volants froufroutants un rien pudiques !
Je profite de ce cliché pour vous montrer deux bijoux reçus à mon dernier anniversaire : un bracelet orné de petits sacs à main et un pendentif plume et médaillon, à l'effigie de La Petite danseuse de Degas. Ravissants.
Sur cet instantané, un aperçu de mes dernières heures, des prochaines aussi, entre une balade romantique entre les pages de cette belle revue de décoration et une escapade vénitienne, guidée par la plume envoûtante de Claudie Gallay.
Un DVD aussi, l'un des dix qui forment l'intégrale de l'animé Lady Oscar, dont j'ai visionné les cinq premiers épisodes ce matin et dont je souhaitais absolument vous parler dès maintenant.
Cette version animée du célèbre manga de Riyoko Ikeda, adapté de La Rose de Versailles, a -au même titre que Rémi sans famille, Heidi, Dans les Alpes avec Annette, Les Quatre filles du Dr March et Princesse Sarah- bercé mon enfance. Je nourris depuis mon plus jeune âge une passion admirative pour ce personnage, Oscar, inspiré du célèbre Chevalier d'Eon, le film de Jacques Demy -une véritable merveille- n'ayant guère arranger ma fascination ! Rien d'étonnant à ce que cette intrigue ayant pour personnage principal une femme travestie en homme ait interpellé et passionné les Japonais puisque l'ambiguité sexuelle est un motif récurrent des productions naissant au Pays du Soleil Levant où Oyama et Otokoyaku attirent le public depuis des décennies.
Composée d'une quarantaine d'épisodes, je gardais de cette japanimation un très heureux souvenir et m'impatientais de la revoir, cependant, ces deux heures de visionnage matinal m'ont bien davantage enthouasiasmée que je l'espérais.
En effet, si je n'avais pas oublié les qualités visuelles de cette série, j'ai été très heureusement surprise par son incroyable fidélité et richesse historiques.
Pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire qui nous est ici contée, elle met en scène Oscar François de Jarjayes qui, contrairement à ce que laisse croire son prénom masculin, est la sixième fille du Général Rainier de Jarjayes qui, las de ne point avoir d'héritier mâle, décide de l'élever comme un garçon afin qu'elle lui succède dans la Garde Royale.
Courageuse, téméraire, maniant l'épée comme personne (elle s'entraîne avec son bon ami, André, petit-fils de son adorable gouvernante ^^), elle est nommée à la tête de la garde Royale à quatorze ans, au service de Marie-Antoinette. Cette dernière, tout aussi jeune, doit quitter son Autriche natale pour épouser Louis XVI, petit-fils du roi Louis XV, afin que leur union scelle la paix entre les deux pays. Au sein d'une cour vieillissante, où les cancans filent comme les courants d'air, l'Autrichienne s'ennuie et son caractère jovial détonne et dérange. Surtout lorsqu'elle refuse d'adresser la parole à la Du Barry...
C'est principalement autour de ce conflit que tournent les épisodes que j'ai regardés ce matin. La Du Barry, qui manoeuvre allègrement le roi, se sent rabaissée par l'attitude de Marie-Antoinette qui, de son côté, ne désire pas s'abaisser devant celle qu'elle considère comme une fille de mauvaise vie. La future reine, bien que fantasque et quelque peu frivole, a des principes nombreux et le coeur pur, aussi ne peut-elle tolérer les agissements sans scrupules de la favorite royale. En défiant sa maîtresse, c'est le roi Louis XV qu'elle offense et cette rivalité déplacée risque d'abroger la paix fragile entre la France et l'Autriche. Marie-Antoinette se retrouve face à son premier dilemme, obéir à sa conscience ou conduire l'Europe à la guerre.
Parallèlement à ces querelles qui suscitent de nombreuses conversations passionnées, chuchotées à l'abri des éventail, on suit le parcours d'Oscar qui continue de se distinguer par sa bravoure, démantelant les divers complots fomentés contre Marie-Antoinette, le Dauphin et leur proche entourage. Usurpation d'identité, déguisements, mensonges, trahisons, poison font le quotidien versaillais.
Ces premiers épisodes se révèlent alors palpitants autant que passionnants et très instructifs grâce au narrateur qui nous délivre régulièrement les informations historiques nécessaires à la bonne compréhension de l'Histoire. Chaque épisode est émaillé de détails que les amateurs d'Histoire connaissent bien, comme la passion de Louis XVI pour les serrures ! Le Dauphin est dépeint comme un bon benêt, lourdeau et naïf, ce qui apporte une petite touche d'humour à certaines scènes.
Le rythme dynamique et l'esthétisme propres au manga sied à merveille à ces intrigues historiques : effets visuels et sonores mettent en valeur chaque rebondissement mais aussi rendent fidèlement hommage aux fastes de la Cour. Les toilettes sont magnifiques, la mode est au coeur des préoccupations, les atours devenant des armes secrètes pour susciter envie et jalousie. En outre, l'amitié naissante entre Oscar et Marie-Antoinette est tout à fait prometteuse. Oscar ressent une profonde admiration pour la jeune fille qu'elle respecte et servira corps et âme. J'ai également été touchée par l'amour que porte Marie-Antoinette à sa mère, Marie-Thérèse d'Autriche, qui lui manque infiniment. En effet, la jolie blondinette a dû laisser derrière elle famille et patrie, toute sa vie, jusqu'à la moindre épingle retenant sa belle chevelure...
J'ai passé un moment fabuleux, les épisodes filant à une vitesse folle ! Je les ai suivis avec la même passion, le même enthousiasme, la même émotion tendre que les films Angélique et Sissi, avec la même fougue que celle que je ressens lorsque je lis les romans d'Annie Pietri ou d'Annie Jay (impossible de ne pas penser à des titres tels que A la poursuite d'Olympe ou la trilogie consacrée aux aventures de Pauline et Cécile -même si ces intriguent se déroulent sous Louis XIV-).
En somme, Lady Oscar, dans sa version animée s'avère bien plus adulte que dans mon souvenir et saura satisfaire, sans doute possible, les férus d'histoire, les amoureux des belles images, les adeptes des Colombes du Roi-Soleil. Et oui, les Copinautes, c'est bien à vous que je pense :)
Dans les prochains épisodes, nous ferons la connaissance d'Axel de Fersen, le jeune et charmant aristocrate suédois qui fera tourner la tête de Marie-Antoinette, ainsi que de Madame de Polignac, son amie de coeur, tandis que grondera la révolte parisienne, commenceront à se dessiner les prémices de la Révolution. Autant vous dire que j'ai plus que hâte de me lover devant !
Je vous envoie des bisous-pétales, pour une soirée toute douce :)
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