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She wore blue velvet
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9 novembre 2014

Une Nouvelle amie, de François Ozon, un film tout en corps, en coeur et en charme

Bonjour mes Chers,

Comment allez-vous en ce dimanche grisou ? Quel agréable programme occupe votre journée ? Dites-moi tout, je suis une incorrigible curieuse :)

Ici, tout se passe à merveille, tout doucement. Le marché, hier, puis de la lecture (Quand j'étais Jane Eyre), des séries (Dancing on the edge, qui ne m'a pas charmée comme je m'y attendais, et Lost in Austen, qui m'emballe un peu plus à chaque épisode), un peu de correspondance, virtuelle et manuscrite. 

Ce matin, c'était la fête ! En effet, après un petit-déjeuner pomme-cannelle, la matinée allait être marquée par mon retour du côté des salles obscures, après une huitaine de jours d'abstinence plus ou moins volontaire. Quelle joie en apercevant au loin qu'une brocante animait le boulevard qui nous conduit tout droit au cinéma le plus proche de la maison et que nous fréquentons fidèlement depuis toujours puisqu'il propose une programmation de très belle qualité. Quatre salles "seulement", ce qui est peu comparé aux immenses multiplexes qui se multiplient, mais beaucoup de films français et de jolies pépites enfantines, films rares, anciens, courts-métrages, mini-festival,... Intelligent et de bon goût. Pour en revenir à cette brocante, plus nous approchions du cinéma, plus mes pas ralentissaient, mon regard perpétuellement attiré par des étalages de... livres ! Il n'y avait plus qu'une chose à faire, croiser les doigts pour que vendeurs et beau temps soient toujours de la partie deux heures plus tard !

C'est pour voir le dernier film de François Ozon que nous avions enfilé nos manteaux chauds. François Ozon, un de mes réalisateurs favoris, un de ceux que je suis avec assiduité et toujours une petite pointe de crainte dans le coeur, celle liée à la déception toujours possible (comme avec Woody Allen ou Pedro Almodovar, vous voyez, ces magiciens du grand écran). Si j'aime tant l'univers de François Ozon, c'est parce qu'avec sa touche bien à lui d'auteur-populaire, il parvient toujours à nous surprendre tout en inscrivant son oeuvre sur une voie qui semble toute tracée. Aussi, tout en étant transportés vers de nouveaux imaginaires, nous n'avons jamais l'impression d'être en totale terre inconnue. Inversement, tout en nous mettant en présence d'éléments familiers, qui font qu'on se sent bien dans son cinéma, il trouve toujours le moyen de nous déstabiliser complètement. C'est qu'Ozon a de l'audace à revendre, mêle illusion et réalité, filme l'invisible, le non-dit, le non-connu ; ses propositions se situent aux confins du fantastique, parfois de l'absurde, il saisit des âmes sur le fil, en équilibre,s'empare de l'essentiel, du commun et y distille l'ambiguité. Ses personnages nous troublent, ne semblent pas appartenir à notre monde ; ils sont ici et ailleurs, d'ici et d'ailleurs. Angel, Ricky, Swimming Pool, Sous le sable, Dans la maison,... que d'oeuvres obsédantes, presque dérangeantes, "questionnantes". Et si belles, aussi. Grand directeur d'acteurs, fin scénariste, Ozon mène la danse avec la grâce et la rigueur d'un maître de ballet.

affiche1

Lorsqu'est venu le moment de prendre nos places, encore une fois, ma langue a fourché : depuis le début, je veux que ce film s'intitule Ma Meilleure amie et non Une Nouvelle amie. Troublée, sans doute, par cet indéfini. La guichetière, une femme charmante avec qui il est toujours plaisant d'échanger, m'a dit "Ah ! ça, c'est tout à fait possible que vous vouliez faire du personnage votre nouvelle meilleure amie ! Vous me direz ça en sortant !".

Elle a vu juste car, deux heures durant, fascinée par la prestation de Romain Duris -qui incarne un jeune veuf et père travesti en femme, sous le regard abasourdi puis amusé et enfin bienveillant de la meilleure amie de la défunte- je n'ai eu qu'un seul désir, rencontrer cette Virginia, la découvrir, l'écouter, me confier à elle, entre une séance de shopping et un thé au lait. J'ai eu envie de la comprendre, de lui prendre la main, doucement, de lui dire à quel point elle est belle, rire des autres, de nous-mêmes, parler, de tout, de rien. Oui, j'ai eu envie d'en faire ma nouvelle meilleure amie.

duris

Sans nul doute, le personnage et l'acteur qui l'incarne y sont pour beaucoup. Romain Duris livre une prestation physique tout bonnement excellente, qui ne doit rien au hasard mais à un travail acharné avec une chorégraphe, qui lui a permis de faire de Virginia cet être gracieux, tout en charme et en délicatesse, à mille lieues de la caricature, de la grande folle de comédie de boulevard. Virginia nous touche par ses gestes, sa voix, ses regards, ses émotions à fleur de corps. Duris a les traits d'un ange, de ceux dont on ne sait le sexe ; ses membres déliés, sa démarche, chacun de ses mouvements est un poème de chair.

On ne peut que relever l'intelligence d'Ozon, de son écriture, bien sûr, qui font de ce film une oeuvre infiniment humaine et touchante, jamais ridicule, jamais vulgaire ou grotesque. Bien au contraire. Sans pour autant se faire donneur de leçon, il invite le spectateur à réfléchir à cette petite chose que l'on nomme "différence", que certains perçoivent comme une "tare", alors qu'elle n'est que richesse. Virginia, du moins, David, ose être celui qu'il est, et cela ne relève pas de l'évidence. Combien sommes-nous, coincés dans nos carcans de bienséance, d'apparences, qui ne sont que trompeuses ? Combien de malheurs, combien de larmes, de drames personnels parce qu'affronter le regard des autres, leurs jugements permanents, mais aussi son propre regard, s'avère trop difficile ?

duris2

J'ai pris tant de plaisir à observer Virginia s'épanouir, s'ouvrir au monde et à elle-même. De même concernant le personnage de Claire, fabuleuse Anaïs Demoustier, la meilleure amie de la défunte, la nouvelle amie de cet homme nouveau, qui, à son contact, se féminise, se sublime, se métamorphose. Deux superbes parcours, féminins, sensuels, troublants ; une histoire d'amitié et d'amour passionnante et émouvante.

Mais si j'ai été autant captivée par ce film, c'est parcequ'il offre des images d'une beauté rare. Chaque décor est soigné dans le moindre détail, les couleurs automnales des paysages sont magnifiques, les costumes à la fois raffinés, simples, sont d'une grande élégance. J'ai craqué pour les tenues de Virginia et la garde-robe de Claire m'a donné des envies frivoles ! Pantalons de velours et pulls en cachemire, cintrés ou larges, douillets, des tons marron, du vert foncé, du bordeaux, des robes qui épousent délicatement les formes, qui flottent... Matières douces et couleurs chatoyantes en harmonie avec sa chevelure de feu et ses tâches de son espiègles, qui font d'elle une femme-enfant si séduisante et pleine de naturel. Les intérieurs, également, m'ont éblouie par leur luxe discret ; le mobilier est d'un goût exquis, la décoration jamais chargée et pourtant si soignée. Magnifique !

anais2

Ne pensez pas que mes remarques sont superficielles car pour la première fois, j'ai eu l'occasion de voir un générique qui, plutôt que de débuter par les noms du réalisateur, scénariste, acteurs,... s'ouvre avec ceux du chef de la photographie, costumiers, décorateurs et maquilleurs. Une équipe de petites mains qui ont fait cette grande oeuvre. J'ai apprécié qu'Ozon fasse figurer son nom après ses lutins, une manière toute délicate de leur faire honneur et de les remercier, reconnaissant leur talent et leur rôle absolument essentiel dans l'élaboration de son film.

Vous l'aurez compris, c'est totalement charmée que je suis sortie de la salle, et Maman l'était tout autant que moi.

C'est donc plutôt deux fois qu'une que je vous conseille de le voir et de faire de Virginia votre nouvelle meilleure amie.

Alors, après tout ça, qu'en était-il de cette brocante et de tous ces livres si attrayants ? Et bien, mes Chers, j'ai eu le grand bonheur d'en rapporter trois specimen à la maison, et pas des moindres :)

Un doux plaisir régressif et sentimentale avec deux romans de la Comtesse de Ségur, Les Vacances, qui vient clore la trilogie de Fleurville, commencée avec Les Malheurs de Sophie et poursuivie avec Les Petites filles modèles, ainsi que Quel amour d'enfant ! qui va me permettre de faire la connaissance de la petite peste qu'est Giselle. Jamais deux sans trois, et c'est Les Apparences, de Gillian Flynn qui s'est faufilé dans ma besace, roman que je souhaitais vivement lire depuis l'adaptation Gone Girl, tellement appréciée.

Après un bon déjeuner, un shampoing au miel et une douche à la rose, après cet agréable moment passé avec vous, je vais prendre un peu de repos puisque ce soir, une grande soirée nous attend : le concert des trois Canailles à Bercy !! Youpi !!! Je dois vous avouer que si une part de moi est absolument ravie et pleine d'enthousiasme à l'idée de voir sur scène ces trois légendes de la chanson française, une autre est quelque peu angoissée... En effet, j'ai peu l'habitude de veiller et depuis bientôt deux ans, je ne supporte plus du tout le bruit et la foule. Aussi, cette soirée m'apparaît comme un défi personnel à relever. Heureusement que pour cela, je serai en bonne compagnie ! Et puis, je viendrai tout vous raconter dans la semaine ;)

Je vous envoie de doux baisers dominicaux et vous souhaite une excellente suite de journée :)

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Commentaires
A
Bonjour Emma,<br /> <br /> J'ai vu ce film aujourd'hui et je suis tout à fait d'accord avec ton avis. Moi aussi j'ai eu envie de rencontrer Virginia et de parler avec elle. Romain Duris est incroyable. <br /> <br /> Alors, il était comment notre Johnny?<br /> <br /> Gros bisous
C
Une bonne idée ce générique. Ça me rappelle Ponyo, dans lequel les noms sont listés par ordre alphabétique plutôt que d'importance. Et puis chacun est accompagné d'un petit dessin. :D
M
Je te souhaite une belle soirée !!!!!!!!! <br /> <br /> Je suis sure que tu vas oublier le bruit la foule une fois prise dans l'ambiance !!!!!! <br /> <br /> Pour le film j'ai vu des extraits c'est vrai qu'il a l'air pas mal du tout avec un role surprenant pour Romain Duris !<br /> <br /> Aujourd'hui pas de sortie un temps de chien et j'avais du monde à manger !!!! Alors bon je fus très occupée !!!!!!!!!! <br /> <br /> Des Bisous Emma !!!! <br /> <br /> Et allume pas le feuuuuuuuuuu ! ne fait pas trop de Crac boom hueeeeee et <br /> <br /> prend une couleur menthe à l'eau pour trinquer !!! hi hi hi et fait attention de ne pas prendre la maladie d'amour Oupsss mince !!!! fait pas partie des canailles Hi hi hi
She wore blue velvet
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