Bonjour, bonjour mes Chers :)

Les joies des billets programmés me permettent de rédiger celui-ci jeudi en fin de matinée alors que je viens de voir capoter tous mes plans ! En effet, j'étais partie toute glorieuse de chez moi afin de visiter la belle exposition que le musée d'Orsay consacre à l'illustre illustrateur Gustave Doré. Manque de chance, en raison de la visite officielle de je ne sais quel tartuffe, toutes les stations de métro autour du musée sont fermées et, comme je ne fais jamais vraiment attention aux annonces, je m'en suis aperçue une fois sur place. Méga-gros-screugneugneu ! Je me suis sentie stupide, avec des dizaines de plans de rattrapage en tête mais, pour chacun d'eux, il me manquait une carte, un papier, les horaires,... Je décide malgré tout de rejoindre le musée de l'immigration pour y découvrir une exposition qui me tend les bras depuis de longs mois, consacrées à la représentation de l'immigration dans la bande-dessinée : deux sujets qui m'interpellent. Finalement, allergies (Paris est ultra-pollué ces derniers temps), coup de froid et soudain découragement m'ont ramenée sur le chemin de la maison. Me voici donc, comme on dit, en carafe, un peu déçue de voir ainsi ma matinée partir en poussière, pour une (rare) fois où ma santé m'autorisait une petite virée comme je les aime. J'avoue, je suis tentée de me mettre en boule pour pleurer sur mon sort mais il est hors de question que je me laisse aller alors, c'est avec un grand sourire que je me tourne vers vous, auprès de qui je trouve toujours paix et réconfort.

Pour rester dans le thème de la seconde exposition mentionnée, c'est d'un très bel album dont je vais vous parler. Ainsi, cette matinée n'aura pas été si vaine :))))

Vous connaissez mon admiration pour la vie et l'oeuvre de Frida Kahlo, une artiste que j'aime passionnément. Aussi, je n'ai pas pu résister à la belle couverture de cet ouvrage magnifique qui nous propose de suivre la peintre mexicaine et son amoureux, Diego, dans une folle aventure ! L'originalité de cette trépidante histoire au pays des squelettes tient au fait que le couple est représenté sous les traits d'enfants ! Et oui ! Ce sont mini-Frida et mini-Diego qui nous entraînenet avec eux dans un univers qui n'est pas sans rappeler celui de Tim Burton, réalisateur qui n'a pas son pareil pour mêler ambiances funèbre et festive !

Alors que la communauté mexicaine s'apprête à célébrer les morts, que les femmes s'activent en cuisine tandis que les garnements se gavent de bonbons en forme de squelettes, une querelle éclate entre Frida et Diego qui -déjà volage, le bougre- n'a pas trouvé mieux que de roucouler avec Rosa Spinosa ! La piquante Frida, assistant à la scène, se lance à la poursuite du Don Juan en culottes courtes : une cavalcade qui les mène tout droit... au cimetière. Ils découvrent alors un monde hauts en couleurs mais également hostiles !

On retrouve, à travers les illustrations -absolument sublimes et saisissantes, en raison du très grand format de l'album- tout l'univers visuel et personnel des artistes : on ne peut que penser aux fresques de Rivera et aux toiles de Frida, mettant en couleurs une luxuriante végétation. Par ailleurs, il est très émouvant d'avoir accès, de manière tellement inattendue, à l'intimité du couple : on retrouve leur goût pour leur doux pays, pour les animaux, les chiens en particulier, les vêtements traditionnels (robe, bijoux, couronne de fleurs,...) et puis, bien entendu, on assiste aux débuts de leur belle et grande histoire d'amour ! Et même si cela se fait sous couvert de la fiction, à travers des péripéties véritablement entraînantes, on imagine aisément lire un souvenir d'adolescence.

En somme, Frida et Diego au pays des squelettes est un album qui n'a que des qualités : illustrations d'une rare beauté, récit palpitant, drôle, pétillant, deux personnages touchants que l'on découvre d'une façon très singulière et -ce qui ne gache rien- une bonne dose d'érudition qui nous permet de nous familiariser avec un événement très cher à la culture mexicaine.

Un ouvrage que je recommande plus que vivement à tous, admirateurs ou non (mais comment serait-ce possible ?!) des artistes.

Ah ! Papoter avec vous m'a fait du bien, mes Doux, je vous remercie pour ce petit moment d'intimité légère ! Comme quoi, on retombe toujours sur ses pattes !

Je vous souhaite un excellent vendredi et vous dis : à bien vite !!

Frida et Diego au pays des squelettes, de Fabian Négrin

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