Bonjour mes Doux :)

Alors même que je rédige ce billet depuis Paris, j'ose espérer qu'à l'heure où il sera publié, je serai en train de profiter des joies des vacances au soleil (ou plutôt à l'ombre d'un bienveillant parasol !).

Afin de célébrer les bienfaits des beaux voyages, j'ai pensé qu'il pourrait être sympa de vous présenter un ouvrage dont j'ai beaucoup apprécié la lecture, assurément dépaysante. Il ne s'agit pas d'une nouveauté, je l'ai lu il y a déjà plusieurs années et, depuis sa parution, nous avons d'ailleurs pu voir son adaptation-ciné sur nos grands écrans avec dans le rôle-titre Julia Roberts. Cependant, Mange, prie, aime demeure un récit que je ne manque jamais de conseiller, en dépit de ses quelques défauts.

Après un divorce très douloureux et une liaison mouvementée, Elizabeth Gilbert, une journaliste new-yorkaise trentenaire, décide de prendre une année pour s'occuper d'elle et faire le point sur sa vie et ses envies. Grande voyageuse dans l'âme, son année sabbatique lui servira à (re) découvrir trois destinations, chacune résumée par les trois verbes du titre.

Tout d'abord, Elizabeth se rend en Italie, à Rome, afin d'apprendre l'italien et de profiter de la Dolce Vita. Elle loue donc un appartement en ville, s'inscrit à des cours d'italien où elle fait la connaissance de personnes venues des quatre coins du monde pour la même raison qu'elle : se faire du bien en apprenant une langue légère, musicale, qui les rend véritablement heureux. Cette partie est consacrée au plaisir : plaisir de la langue, plaisir de la vie, de la bouffe, des sorties, des amis. Elizabeth a un don pour se lier d'amitié très rapidement (et elle a la chance de tomber sur de bonnes personnes à chaque fois). Les quatre mois qu'elle passe en Italie sont très heureux même si le poids de ses déceptions amoureuses pèse toujours très lourd sur ses épaules. Elle cherche encore le moyen de se libérer de ses démons, notamment par le biais de l'écriture. Ces pages consacrées à l'Italie m'ont réellement transportée et donné envie de découvrir Rome : Elizabeth nous la décrit de son point de vue de touriste-à-long-terme. Ce que je veux dire par là c'est qu'elle finit par véritablement faire partie de la ville, de la communauté romaine. Elle prend ses marques qui deviennent des habitudes, se fait des amis et rencontre leur famille, elle est inclus au sein d'un groupe, ce qui nous permet de découvrir, à travers elle, la vraie vie romaine, sans se perdre dans des considérations historiques, typiques des guides touristiques.

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Quatre mois et douze kilos plus tard (ah ba oui, c'est ça les pâtes !), Elizabeth s'envole pour la deuxième partie de son périple qui se déroule dans un ashram en Inde.

Ce que je ne vous ai pas encore dit, c'est que l'auteure est une personne très spirituelle qui pratique depuis longtemps le yoga et la méditation et qui a même un guru. C'est donc dans l'ashram de cette dernière (son guru est une femme) qu'elle se rend. Ici, la Dolce Vita semble bien loin. Elizabeth qui a pratiqué ni yoga, ni méditation depuis quatre mois, doit s'habituer à une vie quasiment ascétique, rythmée par des séances de méditation interminables et douloureuses, des mantras et autres litanies qui la bouleversent intérieurement. Elle doit se lever à trois heures du matin, laver le sol chaque jour pendant quatre heure, manger végétarien et sain. Malgré ça, cette bout-en-train parvient à se faire quelques bons amis qui la conseillent et l'aident à résister à la pression. C'est dans ce cadre qu'Elizabeth va réellement guérir les blessures de son divorce, en prenant du recul sur elle-même, sur sa vie mondaine new-yorkaise et sa vie amoureuse cahotique. Cette partie bien plus spirituelle, et qui pourrait donc sembler austère, n'en est pas moins légère et amusante car Elizabeth a beaucoup d'humour et surtout un sens de l'auto-dérision assez irrésistible. Elle prend les choses à coeur, met un point d'honneur à respecter les règles de l'ashram mais avoue tout de même ses faiblesses et ses difficultés. Aussi, on apprend énormément de choses sur la méditation, les pratiques yogiques, sur l'Inde et la vie dans un ashram sans pour autant se sentir étouffé par tout un tas de détails assomants.

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Enfin, ayant ré-appris à s'aimer, à se faire plaisir et ayant retrouvé une certaine discipline spirituelle, Elizabeth se rend à Bali, passer quelques mois auprès d'un sorcier. Cette dernière étape aura pour mot d'ordre : équilibre. En effet, Elizabeth se donne pour mission de trouver le juste milieu entre le plaisir et le reste. Encore une fois, elle ne tarde pas à se faire quantité d'amis, des personnages secondaires qui -comme dans les deux parties précédentes- tiennent des rôles très importants pour elle mais aussi pour nous, puisque c'est grâce à eux qu'on en apprend le plus sur le pays et ses traditions. A Bali, on sent qu'Elizabeth est déjà une nouvelle femme, beaucoup moins en souffrance, beaucoup plus épanouie. Elle se balade sur l'île à vélo, passe ses après-midis auprès de son sorcier -un homme très sympathique à qui elle apprend l'anglais comme elle peut- et pas mal de temps auprès de sa nouvelle meilleure amie, une femme généreuse et très moderne. Cette dernière partie est marquée par son optimisme et nous permet de refermer le livre le coeur lourd de quitter Elizabeth mais absolument ravi pour elle.

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Mange, prie, aime m'a donc séduite pour plusieurs raisons.

Tout d'abord, c'est incontestablement un livre qui nous donne envie de voyager et qui nous fait voyager. Elizabeth est une guide parfaite, qui nous fait visiter Rome, l'Inde et Bali hors des sentiers battus. Elle est d'ailleurs admirable car son année de voyageuse n'est absolument pas organisée ! C'est une grande aventure jusqu'au bout. Elle est également une personne vraiment sympathique qui, au fil des pages, devient une vraie copine, que l'on voit évoluer, tordre le cou à ses mauvaises pensées, reprendre confiance en elle et en la vie. Elle est aussi charmante et drôle, ce qui donne à l'ensemble de son récit une petite touche de légèreté qui est toujours la bienvenue, entre deux mantras et quelques plaintes.

Et puis, bien sûr, Mange, prie, aime est teinté de spiritualité. Une spiritualité agaçante parfois (car, il faut bien le dire, Elizabeth est à fond dans ses croyances, un brin psyché par moments) mais enrichissante puisque l'évolution du personnage donne à réflechir et je pense avoir tiré de son voyage quelques bonnes leçons de vie.

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Avez-vous lu ce récit de vie et de voyage ?

L'expérience de l'auteure vous donne-t-elle envie de parcourir le monde, à la recherche de votre moi profond ou, plus simplement, d'un dépaysement bienvenu ?

Ce livre me fait beaucoup penser à ce que laisse présager la quatrième de couverture de L'homme qui voulait être heureux que j'ai glissé dans ma valise. Non ?

Je ne sais si je reviendrai transformée du Maroc mais ce qui est certain est que je vous envoie de bien gros bisous salés ;)

Mange, prie, aime, d'Elizabeth Gilbert

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