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She wore blue velvet
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30 juillet 2014

Carla aux mains d'or, d'Annie Pietri

Bonjour mes Chers,

Comme je vous le disais il y a peu, je suis en pleine phase "historique", émissions radiophoniques, films, revues, expositions et bien entendu romans. Et c'est, comme bien souvent, en piochant au rayon jeunesse que je trouve mon bonheur.

D'annie Pietri, j'ai lu et passionnément aimé les deux trilogies, Les Orangers de Versailles et Les Miroirs du palais. Avec Carla aux mains d'or, l'auteure nous offre un volume unique, pour une héroïne qui ne l'est pas moins.

A l'instar des autres personnages créés par la romancière, férue d'histoire, Carla n'est pas une jeune femme ordinaire : non seulement, elle est une couturière de grand talent, mais grâce au savoir que lui a enseigné sa grand-mère adorée, Minane, elle connaît la médecine par les plantes. En outre, son aïeule lui a transmis le don qui circule dans le sang des femmes de la famille depuis des générations, celui de guérir par les mains. Carla, qui oeuvre avec passion dans un atelier de couture au théâtre de Venise, doit alors quitter sa ville adorée et sa chère grand-mère pour accomplir une mission délicate qui l'attend à Versailles. En effet, sa jeune cousine Battistina se meurt d'une maladie des poumons contre laquelle les potions seules, envoyées d'Italie, ne peuvent plus rien ; son état de santé alarmant nécessite les bons soins et le don de la jeune guérisseusse. La mort dans l'âme, Carla laisse derrière elle la Sérénissime et, plus douloureux encore, sa Minane, elle aussi affaiblie par la maladie et les années.

carla-mains-or

 Mon édition grand format, toute de doré vêtue, est bien plus jolie ^^

Carla arrive alors à Versailles, en compagnie de son frère qui ne l'apprécie guère et le lui montre bien, où elle séjourne chez son oncle, gondolier personnel du Roi, dans le quartier de la Petite Venise, qui fleure bon son pays natal. Malheureusement, Carla arrive trop tard, et le père de la petite Battistina porte déjà le deuil. Aussi, il trouve un emploi à sa nièce, au service d'Anne Marie-Louise d'Orléans, Duchesse de Montpensier, surnommée la Grande Demoiselle, qui n'est autre que la cousine germaine de Louis XIV. Si les talents de couturière de Carla apportent satisfaction à cette noble dame, elle découvre rapidement le don caché de sa nouvelle recrue à qui elle confie la santé de Colomba, fillette d'une famille de pauvres Italiens qu'elle a pris sous son aile. 

Carla devra donc prodiguer ses soins particuliers à l'enfançonne à qui s'est fortement attachée Anne Marie-Louise tout en prenant garde à ne pas éveiller les soupçons, dans un climat où sorcellerie est un mot qui se chuchotte à la cour.

anne marie louise

 Anne-Marie-Louise d'Orléans, par Nocret

Carla aux mains d'or est un très joli roman qui, contrairement aux trilogies d'Annie Pietri, ne place pas en son coeur un suspense haletant autour d'une intrigue obscure. Il s'agit plutôt d'un roman d'ambiance, un roman de sentiments, d'émotions. Ce n'est pas pour autant qu'il n'est pas prenant, bien au contraire, plus le récit avance, plus les histoires se multiplient, se croisent ; des surprises et des rebondissements, des attentes se mêlent au jeu de l'amour et du hasard. Si apparaît la silhouette de la Montespan, c'est en filigrane, et cela suffit à nous en apprendre encore de belles sur la perfide Athénaïs prête à tout pour assurer un avenir à ses enfants ! Plusieurs face à face animés sont l'occasion de voir s'affronter les idées concernant l'exercice de la médecine, celle de la Faculté, pratiquée par les médecins de la Cour qui ne jurent que par les saignées et les lavements, et celle que privilégie Carla, avec discrétion, en ces temps de chasse aux sorcières. Il est, comme toujours, bien agréable de se promener dans Versailles où se déroulent des fêtes majestueuses et où se dégustent repas gargantuesques ! Le Grand Canal et ses gondoliers, son jardin somptueux dessiné par Le Nôtre, et ce quartier de la Petite Venise, où s'entassent joyeusement, dans les odeurs de cuisine et le bruit des outils, les familles d'artisans italiens.

Roman sur la filiation, sur la transmission, à travers le don ou l'héritage, Carla aux mains d'or met à l'honneur l'amour, mais pas uniquement celui qui fait battre le coeur des amants qui est ici secondaire. Au premier plan, s'expriment les liens du coeur et du sang, ceux qui unissent les âmes, qu'elles appartiennent à la même famille ou pas. En effet, au fil des chapitres, se tisse une solide complicité entre Carla et Anne Marie-Louise, une personnalité que j'ai adoré découvrir, qui m'est apparue comme une femme de parole, de tête, une personne admirable ; entre Carla et sa petite malade, qui la considère comme sa grande soeur mais c'est surtout l'amour maternel qui fleurit dans le coeur de la Grande Demoiselle, vieille fille de plus de cinquante ans, qui a renoncé à la maternité, à sa vie de femme, au nom d'une passion passée, qui émeut. Les multiples affrontements entre la Duchesse et son cousin le Roi nous montrent bien qu'appartenir à la même lignée ne signifie pas grand chose lorsque l'agent et l'intérêt sont en jeu. Néanmoins, la famille a sa part de sacré qu'illustre la relation entre Carla et sa Minane qui, séparées par des kilomètres de distance, n'en restent pas moins solidement unies.

Moins sombre que les précédents romans de l'auteure que j'avais lus jusqu'alors, Carla aux mains d'or, rédigé dans un style extrêmement soigné, comblera les amateurs d'histoire, par les nombreuses informations qu'il permet de glaner, mais aussi les lecteurs au coeur tendre qui prendront plaisir à rencontrer une héroïne sensible et touchante, que la vie récompensera pour sa bonté et sa générosité.

Je dévore depuis plusieurs jours les romans jeunesse historico-littéraires : les Colombes du Roi-Soleil, Marie-Anne fille du Roi, le troisième et dernier tome des Miroirs du Palais (snif) et je m'en délecte ! J'apprends énormément et les coups de coeur s'enchaînent. Je me suis prise de sympathie pour Marie-Adélaïde et j'ai succombé à la douceur de Marie-Anne qui a manifestement hérité de la bonté d'âme de sa mère Louise de La Vallière. Ces romans sont des pépites !! J'espère trouver tout bientôt le temps de quelques billets car il me tient fortement à coeur de les partager avec vous :)

Je vous souhaite une merveilleuse journée ensoleillée ! Je passerai la mienne en compagnie de Victor Hugo dont je vais visiter la maison place des Vosges afin d'y découvrir ses appartements, certes, mais surtout l'exposition consacrée à la création littéraire, la transmission, les différentes lectures qu'on peut avoir d'une oeuvre, à travers L'Homme qui rit et ses multiples adaptations. De ça aussi, j'espère pouvoir vous parler fort vite.

Des bisous :)

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Commentaires
C
Ça me donne envie de le lire. Dans ce type de livre, ce n'est pas tant l'intrigue qui me plaît que l'ambiance et la psychologie des personnages.
M
Je vais dire comme Milly il faut que je fasse une liste juste pour ces romans historiques ! Il y a tellement de livre que j'aimerais lire dans toutes ces petites séries ... AH LA LA Le rêve !!!!!!!!!!!! <br /> <br /> Merci Emma pour cette belle carte elle est magnifique reçu aujourd'hui dans ma boite ! Celle ci j'ai presque envie de l'encadrer !! <br /> <br /> Tu es un ange Chère Emma
M
Il a l'air bien intéressant ce petit roman! Ton billet est très convaincant tu sais! :) Une autre tentation.. Je devrai me faire une liste juste pour ces romans historiques.
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