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She wore blue velvet
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12 octobre 2013

Coraline, de Neil Gaiman

Bonjour, bonjour mes Doux :)

Comment allez-vous ? Comment s'est passée votre semaine ? J'ai l'impression que nous sommes tous bien occupés en ce moment, comme si le rythme de la rentrée peinait à s'apaiser, à s'installer. A ronronner ? N'y pensons même pas !

Heureusement, le week-end finit par arriver, avec ses petites pauses bienvenues. Qu'avez-vous prévu ?

Si je peux vous donner quelques conseils de sorties, je vous recommande très chaudement deux films : La Vie d'Adèle, pour ses personnages féminins d'une extrême sensibilité, et Northwest, dur mais très juste, rigoureux et rugueux. Room 514 est assez bon également mais de même nationalité (israëlienne) et dans un genre similaire (policier), j'ai largement préféré Le Policier -justement- sorti l'an passé.

Côté exposition, Masculin/ Masculin au musée d'Orsay s'est révélée d'une qualité étonnante : j'ai été passionnée, portée par le parcours -extrêmement bien pensé-, la réflexion autour du corps, d'une grande richesse, mais surtout par la présence d'oeuvres et d'artistes choisis avec soin et grande pertience. J'espère y revenir dans un billet tout entier consacré à cet événement (encore un chef-d'oeuvre signé Orsay).

Quelques mots de littérature maintenant.

Alors qu'Halloween approche et que nous avons évoqué tout récemment sur ces pages l'univers enfantin selon Neil Gaiman, à travers le personnage de Odd, j'ai pensé qu'il serait sympathique de vous faire recontrer une autre jeune héroïne Gaimanienne, l'intrépide Coraline !

J'ai découvert ce roman il y a très longtemps, vraisemblablement au moment de sa sortie, mais j'avais toujours eu beaucoup de mal à le trouver. Je me rappelle que c'est au moment de la sortie du film qu'on a vu la couverture-affiche pulluler dans toutes les librairies et que j'ai enfin pu l'acquérir (c'était même sur le stand Albin Michel du Salon du Livre, oui Madame ^^). C'est fou, non, ce phénomène récurrent ?! (Monnaie monnaie...).

Pourquoi cet engouement soudain pour ce roman pour enfants ? Pourquoi Henry Selick a eu pour lui un véritable coup de coeur au point de décider de l'adapter au cinéma avant même sa parution, avant même de savoir s'il connaîtrait le succès ou pas ?

Tout simplement parce que Coraline est une petite merveille d'horreur qui fait frissonner les enfants mais aussi les adultes, tout en livrant un message intelligent sur le mirage de l'autre rive.

Coraline

 

Coraline raconte l'histoire d'une drôle de petite fille que beaucoup de gens s'obstinent à appeler Caroline, ce qui l'énerve au plus au point. Cette fillette vient d'emménager avec ses parents dans une grande maison qu'ils partagent avec d'autres locataires assez loufoques. Alors qu'elle est en vacances et dispose de beaucoup de temps libre, Coraline s'ennuie car ses parents sont trop occupés à travailler sur leurs ordinateurs pour se soucier d'elle. Elle se lance alors dans son passe-temps favori : l'exploration. Et cette nouvelle maison avec son grand jardin font un terrain de chasse idéal ! Au cours de ses pérégrinations, Coraline découvre une étrange porte qui s'ouvre sur un mur de briques. Très intriguée et persuadée que cette porte renferme des mystères et des secrets, Coraline s'obstine à vouloir découvrir ce qu'elle cache. Aussi, un beau jour, la porte s'ouvre sur un long tunnel que Coraline s'empresse d'emprunter. Elle atterit alors dans une maison, entourée d'un jardin, pareille à la sienne, dans un appartement, semblable en tous points au sien, dans lequel l'attendent une maman et un papa bien plus aimants que les siens. Cette nouvelle mère veut sans cesse lui préparer de bons petits plats tandis que son nouveau père est toujours disponible pour s'amuser avec elle, le rêve quoi ! Mais si cette situation semble des plus plaisantes c'est surtout parce que Coraline ne souhaite pas s'attarder sur ce qu'elle voit vraiment : ses nouveaux parents sont charmants certes, mais ils ont de gros boutons à la place des yeux et une facheuse tendance à être très possessifs. Coraline parviendra-t-elle à échapper à ce drôle de couple qui mettra tout en oeuvre pour garder la jeune exploratrice à leurs côtés ?

Vous l'aurez sûrement compris, Coraline c'est un peu Alice au pays des merveilles chez Tim Burton. Neil Gaiman propose un univers fantastique très vivant, qui oscille entre la fête foraine et la maison de la famille Addams ! Dès les premières pages, il a su rendre le personnage de Coraline très sympathique par son côté aventurier, on se laisse alors volontiers guider par cette petite fille, tout aussi curieux qu'elle de découvrir ce que cache l'étrange porte de son salon. Une fois le tunnel franchi, on est happé par les descriptions très parlantes que nous fait Neil Gaiman de ce monde parallèle dans lequel la jeune fille vient d'attérir. On a des images plein la tête et surtout on se laisse prendre au jeu de la frousse ! Oui, je l'avoue, j'ai eu peur de ces parents bizarres, particulièrement de cette mère, trop gentille pour être honnête ! Evidemment, il ne faut pas perdre de vue qu'il s'agit avant tout d'un livre destiné aux enfants, aussi, il peut apparaître par moments un peu édulcoré et bien-pensant. Néanmoins, certains passages sont délicieusement effrayants et truffés de petits rebondissements qui tiennent en haleine. A un autre niveau de lecture, Coraline est un très bon roman d'apprentissage qui montre aux enfants qu'il ne faut pas forcément se fier à ce qu'on voit, que la gentillesse peut parfois cacher la pire des méchancetés, qu'il est préférable d'apprécier ce que l'on a à sa juste valeur plutôt que de fantasmer sur une autre réalité illusoire. Et bien sûr, c'est un bon moyen de leur mettre dans le crâne que les meilleurs parents sont ceux qu'ils ont déjà, même s'ils ne prennent pas toujours la peine de leur accorder du temps.

Un très bon choix pour votre PAL halloweenienne, tout comme le film, d'ailleurs, dont je viendrai dire quelques mots tout bientôt :)

Je retourne travailler (et oui, je roulotte un peu à contre-temps : quelques pauses en semaine mais beaucoup de travail le reste du temps, et la notion de "week-end" s'étiole...).

De gros bisous-frissons mes Doux :)

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Commentaires
L
Tu me demandais l'autre jour dans les commentaires ce que j'avais lu de Neil Gaiman, tu as désormais ta réponse ;)<br /> <br /> Ce livre est aussi effrayant que fascinant et m'a fait trembler de plaisir à sa lecture. J'espérais d'ailleurs vivement que tu nous en toucherais quelques mots ici et suis bien contente de lire ta critique, dont je partage l'avis.<br /> <br /> La référence à Tim Burton est d'ailleurs bien vue et très juste !<br /> <br /> <br /> <br /> Dans un tout autre registre, "La vie d'Adèle" est en effet un film sublime. Et je compte bien me laisser tenter moi aussi par le musée d'Orsay et son expo "Masculin/Masculin". Je suis bien certaine que tu n'en doutais pas.<br /> <br /> Des bisous ma douce.
F
Coucou Emma ! J'ai fini "Nerverwhere" : étrange et fascinant ! "Coraline" m'avait beaucoup plu aussi !!
M
J'ai vu Coraline en film. Les parents avec des boutons à la place des yeux.. Cette image m'a impressionné. Une façon de faire la différence entre les vrais parents et les faux.
C
Ha ha, il me semble que je tombe sur Neil Gaiman sur plus d'un blog ces temps-ci. Il faudrait vraiment que je surmonte ma détestation de ses livres adultes pour essayer ses livres jeunesse dont tout le monde dit du bien, mais c'est dur vu que jusqu'ici je le déteste à fond, style, histoire, ambiance, valeurs et tout. Désolée!<br /> <br /> <br /> <br /> Sur une autre note, j'ai emprunté, à ma bibliothèque, le manga Le Semeur d'étoiles que tu m'as recommandé, j'ai hâte de le lire!
S
J'attends ton billet sur l'expo d'Orsay alors ! Il faut absolument que je découvre Gaiman, je n'ai même pas vu Coraline en film, mais tout le monde parle de 'auteur. Effectivement, le rythme se ralentit un peu même si j'ai quand même pas mal de boulot ce we. Bisous chère Emma !
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